Pour 2007, des candidats très très Net (Libération)
desirsdavenir.over-blog.com est cité dans Libération. L'article :
De Sarkozy à Lang, la plupart des présidentiables tiennent leur blog et les partis investissent la Toile.
Les sondages ne sont pas morts, mais vive le «tendançologue» ! Les cotes de popularité ont la vie dure, mais vive le «nébuloscope» ! Tendançologue : «outil permettant de mesurer quotidiennement le "bruit médiatique" des principaux présidentiables dans les actualités et dans les blogs»; nébuloscope : «outil permettant de mesurer sous forme de nuage le "monde lexical" d'une requête sur le Web». Il va falloir s'y faire : 2007 sera sans doute l'année de la première vraie campagne présidentielle sur Internet. Comme 1965 avait été celle de la première vraie campagne télévisée. «C'est le pari que tout le monde fait, rapporte Vincent Feltesse, chargé des nouvelles technologies au Parti socialiste. Même si personne ne sait encore vraiment quelle forme cela prendra.» L'apparition de la Toile ne date certes pas d'hier. En 2002, lors de la dernière campagne présidentielle, Lionel Jospin était sans doute le candidat le plus e-performant. Mais il s'est passé quelque chose au printemps 2005 qui a changé la donne dans les états-majors politiques : la victoire du non au référendum européen, attribuée notamment à l'envol de la militance électronique. A dix-huit mois de la présidentielle, petit tour d'horizon du remue-ménage politico-électronique
Sarkozy en avance. Aujourd'hui, disons-le tout net, Sarkozy (u-m-p.org) a pris de l'avance sur ses concurrents. Il a le premier lancé cet automne une vague d'e-marketing direct en envoyant des centaines de milliers de mails à des internautes potentiellement intéressés par une adhésion à l'UMP... et à sa personne. Sarkozy a aussi été l'un des premiers hommes politiques «podcastés» (téléchargeable en audio) grâce à une interview qu'il a donnée fin décembre sur le site de Loïc Le Meur, l'une des stars de la blogosphère. Aujourd'hui même, Laurent Fabius va s'y mettre en diffusant sur son site (laurent-fabius.net) un enregistrement consacré au contrat première embauche. «Du son, pour l'instant. On est en train d'acheter le matériel pour la diffusion vidéo», confie son entourage. Dominique Strauss-Kahn (blogdsk.net) se prépare à faire la même chose, «accessible sur le Net et sur le téléphone».
Chez Nicolas Sarkozy, on assure qu'il ne s'agissait là que de «la phase 1». Arnaud Dassier, président de la société l'Enchanteur des nouveaux médias, choisie pour organiser l'e-campagne présidentielle, entend fédérer dans les prochains mois des dizaines de sites mis en ligne par les groupies de Sarkozy, pour canaliser ce qu'il appelle «la dynamique basiste de l'Internet». Son objectif : «Identifier environ 10 000 cybermilitants très impliqués», capables de relayer en temps réel le discours du candidat de la droite. Une plate-forme des blogs sarkozystes, dont un embryon est d'ores et déjà lancé sur le net (sarkozy.affinitiz.com), devrait par ailleurs servir de «centre névralgique» à cette campagne. Le PS a pris conscience du retard pris sur l'UMP. Vincent Feltesse se fixe comme objectif de le rattraper d'ici à l'été. Il met néanmoins un bémol à la stratégie très «marketing» du ministre de l'Intérieur : «Elle est trop agressive et peut se retourner contre lui.»
Noms déposés. Ultime preuve de cette connexion haut débit entre Sarkozy et l'Internet : les responsables de sites anti-Sarkozy assurent recevoir chaque jour la visite d'internautes issus de l'UMP ou de la place Beauvau qui viennent vérifier le contenu de leur site... Là encore, DSK fait pareil. Il dispose d'une équipe pour «pister les fausses infos» qui circulent sur lui. Pour 2007, les noms de domaines nécessaires à un candidat à la candidature et à un candidat désigné ont été déposés. L'ancien ministre de l'Economie, qui a créé son blog en 2003, est, avec Jack Lang, celui qui, au PS, laboure le plus ce «terrain virtuel». Le député du Pas-de-Calais a, lui, créé son site (jacklang.net) en juin. Il y dispose d'un blog, d'un forum et d'un espace pour adhérer à son association Inventons demain, son antichambre présidentielle personnelle. Laurent Fabius, qui dispose d'un site depuis un an, n'a pas de blog. «Pas le temps», explique-t-il.
François Bayrou, après avoir refondu entièrement le site de son parti centriste (udf.org) et invité des blogueurs à son congrès le week-end dernier, va bientôt lancer le sien. Egalement à son menu présidentiel : la prochaine création d'une fédération Internet dans laquelle les adhérents pourront militer virtuellement. Même le MPF (mpf-villiers.org) fait de la «démultiplication» des sites et blogs pro-Villiers «une priorité» de la prochaine campagne du vicomte. Jean-Marie Le Pen continuera, lui, à donner ses impressions sous la forme d'interviews vidéos publiées sur le site.
Royal immobile. Reste le couple de présidentiables Hollande-Royal. Le premier dispose bien d'un site (fhollande.net), mais il n'a pas grand-chose de personnel. Foin de blog, il s'agit plutôt d'un recensement de ses discours. Ségolène Royal reste, elle, désespérément immobile sur son site (desirsdavenir.com) encore en préparation. Pour l'instant, l'internaute doit se contenter d'une contrefaçon (desirsdavenir.over-blog.com) pas franchement à sa gloire.
(3 février 2006)